Les pesticides, ce drame que la science ne veut pas voir
« Le bonheur est dans le pré, mais les pesticides l’ont tué »
Inconnu
J’ai passé un peu de temps à farfouiller, lire, me documenter sur les pesticides. Et vous savez quoi ? C’est l’éléphant dans la pièce, comme le dit si bien Hélène Grosbois. Et on parle d’un énorme éléphant que personne ne veut voir… Alors, la faute à qui ?
Préambule
Loin des arguments avancés par certains organismes, évoquant comme cause principale de la chute de la biodiversité le réchauffement climatique, je voudrais pointer du doigt notre plus gros problème : les pesticides.
Un rappel s’impose à ce sujet. Il s’agit de substances permettant de lutter contre des organismes considérés comme « nuisibles ». Il en existe 3 types :
- Herbicide, contre les végétaux
- Fongicide, contre les champignons
- Insecticide, contre les insectes
Parmi les plus connus, on peut citer l’herbicide « glyphosate » ou encore la famille d’insecticides « néonicotinoïde », responsable en grande partie du déclin de nombreux pollinisateurs, dont l’abeille.
Certains pesticides sont classés « cancérigènes » par le CIRC, l’agence de cancérologie de l’OMS qui fait figure d’autorité concernant la toxicité des produits. D’autres, classés « cancérigènes probables » continuent d’être utilisés en masse dans le monde entier, France comprise. C’est le cas par exemple du glyphosate, qui défraie la chronique depuis plus de 10 ans maintenant. Le thiaclopride, un des fameux pesticides « tueurs d’abeilles », a même été reconnu « dangereux pour l’Homme » par l’ANSES. Il est interdit dans l’UE depuis 2021 (seulement !) mais reste utilisé dans les autres régions du monde. En 2021, j’avais 31 ans, j’ai donc, comme vous qui me lisez, largement absorbé ce pesticide (parmi tant d’autres…).
Ils sont partout
Soyons clair sur l’usage des pesticides : un pesticide non utilisé en France ne signifie pas que vous n’en ingérerez pas. Vous achetez des produits issus du monde entier. Vos bananes viennent des DOM-TOM mais également de pays étrangers. Vos avocats viennent d’Israël ou de Turquie. Vos agrumes en hiver viennent des pays chauds. Les fruits exotiques comme l’ananas, la mangue, etc., viennent de régions hors UE. Vous ingurgitez donc ces pesticides, même s’ils sont interdits sur notre sol.
Enfin, pour faire un micro-tour des pesticides (il y en a beaucoup trop), on peut évoquer la maltraitance animale : subissant de plein fouet les pesticides, les animaux sont empoisonnés comme l’espèce humaine puisque le tétrachlorvinphos, interdit dans l’Union Européenne, est utilisé aux Etats-Unis, y compris dans de nombreux colliers anti-puces de nos animaux de compagnie (colliers que l’on touche avec nos doigts, sans pression).
Les tests sur les animaux (comme les souris) sont nombreux dans ce domaine et engendrent, vous vous en doutez, son lot de souffrance pour ces animaux.
On pourrait parler très longtemps de l’impact des pesticides sur la santé : cancer chez les enfants – et pas que – mais aussi dérangement hormonal lié à certains pesticides reconnus comme perturbateurs endocriniens, baisse de la fertilité et j’en passe. En vérité, ça pourrait faire un article complet à part. Je voudrais surtout m’arrêter ici sur le lobbyisme effarant du secteur agrochimique et du fait que PERSONNE ne veut étudier ce sujet de près. Plus bas, j’évoque également ce point.
Bien évidemment, avant de continuer à parler de cet énorme problème, il est important de rappeler que les agriculteurs sont, pour beaucoup, pris dans un engrenage les forçant à la productivité et donc à l’usage déraisonné des pesticides. Ils sont pour beaucoup soumis à la FNSEA et autres lobbies agricoles, pieds et poings liés. Cet article n’est pas à charge contre eux. Evitons donc les #notallfarmers, pitié ! Cet article n’est pas là pour critiquer les agriculteurs mais bien le système tout entier.
L’Indicateur de Fréquence de Traitements phytosanitaires (IFT) est un indicateur de suivi de l’utilisation des produits phytopharmaceutiques (pesticides) à l’échelle de l’exploitation agricole ou d’un groupe d’exploitations. Vous pouvez indiquer votre commune et voir l’usage des produits phytosanitaires autour de chez vous ! Cette atlas est issu du travail d’une coalition d’associations, portée par la Fondation Heinrich Böll (proche du parti écologique allemand) et dont la présidente est une scientifique environnementale de longue date.
A noter que c’est une carte des USAGES par commune. Une zone « verte » ne veut pas dire qu’il n’y a pas de pesticide dans votre commune, puisque les pesticides s’envolent, se retrouvent dans l’eau, dans les sols… Ils sont bien partout. Preuve en est, voici une carte de l’état de pollution des eaux souterraines en France, datant de 2019 (je n’en ai pas trouvé de plus récente sur ce sujet).
Le lobbyisme tout-puissant de l’industrie agrochimique
Pour en revenir aux pesticides, si vous pensez que les décisions sont prises de manière intelligente concernant ces derniers, vous vous trompez lourdement.
La fabrique du doute, cycle continuel de fake news, de raccourcis intellectuels et de conflits d’intérêts, continue de désinformer les citoyens sur la réalité de certains pesticides, glyphosate en tête.
Un exemple parmi tant d’autres :
Le 30 mai 2022, l’ECHA (l’agence européenne des produits chimiques) publiait un rapport stipulant que le glyphosate n’était pas cancérigène. Tiens, tiens…
Quand on creuse, on se rend compte de la fumisterie : classé « cancérigène probable » depuis 2015 par l’OMS, les études continuent d’affluer dans ce sens jusqu’en 2024, comme cette récente étude de l’INSERM de 2021 attestant « l’existence d’un risque accru de lymphomes non hodgkiniens » avec « un niveau de présomption moyen », ou encore cette étude américaine de 2019 faisant état d’une augmentation de 41% du risque de développer un lymphome non hodgkinien pour les travailleurs les plus exposés au glyphosate. Sans entrer dans les détails, un lymphome non hodgkinien est un cancer du système lymphatique, c’est-à-dire notre système immunitaire. Une autre étude datant de 2023 et menée par les scientifiques de l’Institut Ramazzini en Italie montre que, même à faible dose, le glyphosate peut provoquer une leucémie chez les rats via l’eau potable. Chez les rats exposés au glyphosate, la moitié des décès dus à la leucémie ont eu lieu à un âge précoce, avant un an, ce qui équivaut à 40 ans chez les humains.
Pourtant, l’ECHA s’est permis de ne pas prendre en compte les études validées par des pairs (donc les études réputées les plus « sérieuses » car validées par d’autres confrères).
« Il est triste de voir que l’ECHA a manifestement répété son inconduite scientifique de 2017. Afin de parvenir à sa conclusion, l’ECHA a dû rejeter les découvertes sur les tumeurs observées dans cinq études de cancérogénicité chez la souris et sept études chez le rat. »
Peter Clausing, toxicologue et membre de la coalition d’ONG « Ban Glyphosate », 2022
Peter précise aussi que « pour parvenir à sa conclusion, l’ECHA a dû rejeter (ou ignorer) un grand nombre de preuves à l’appui provenant d’une variété de publications révisées par des pairs nouvelles et déjà existantes. Cela comprend notamment des études en laboratoire décrivant le mécanisme cancérogène du glyphosate, ainsi que des études épidémiologiques faisant état d’un risque accru de dommages à l’ADN et de cancer chez les personnes exposées au glyphosate ».
En clair, l’ECHA se base uniquement sur les études qui arrangent les affaires du lobby agrochimique. Evidemment, d’autres preuves viennent étayer cette malhonnêteté flagrante : Bayer-Monsanto, propriétaire du glyphosate, a écarté des études montrant sa dangerosité.
Si on creuse encore, il manque deux études importantes. L’une est une étude épidémiologique de 2019 qui prouve que les femmes en cours de grossesse exposent leurs enfants à plus de risques liés au spectre de l’autisme.
L’autre est une étude diligentée par Syngenta (qui fait partie du consortium demandant la ré-autorisation du glyphosate, au passage), sur les effets neurotoxiques de la substance. Evidemment, cette étude qui n’allait clairement pas dans leur sens, n’a pas été intégrée dans leurs analyses. Pourtant, elle montre « des troubles comportementaux importants chez les jeunes rats dont les mères ont été exposées au glyphosate pendant la grossesse », expliquent les ONG, et ce « à une dose qui est actuellement considérée comme sûre par les autorités de l’UE ».
On pourrait aussi souligner l’analyse des scientifiques de l’Institut de recherche sur le cancer de Vienne. Ils ont pu analyser 35 études sur les effets néfastes du glyphosate sur l’ADN et sont arrivés à cette conclusion : seules 2 des études de l’industrie examinées peuvent être considérées comme « fiables », 15 autres seulement comme « partiellement fiables », et 18 de ces études ont dû être classées comme « non fiables », en raison d’écarts substantiels par rapport aux lignes directrices applicables aux tests.
Des résultats qui prouvent donc le « sérieux » de l’ECHA et qui attestent la dangerosité du glyphosate (un pesticide bien connu mais bien loin d’être le plus utilisé dans le monde…).
D’après Le Monde toujours, le Conseil européen de l’industrie chimique dépense 12 millions d’euros chaque année et emploie 78 lobbyistes représentant 49 équivalents temps plein, dont 23 ont une accréditation au Parlement européen et peuvent y accéder comme bon leur semble.
Parmi les plus gros lobbyistes, on retrouve également le cabinet FleishmanHillard, qui a établi illégalement en 2016, pour le compte de l’agrochimiste Bayer-Monsanto, une liste de personnalités classées selon leur opinion présumée sur le glyphosate.
Le cabinet emploie 60 lobbyistes, dont presque tous ont accès au Parlement, et dépense un peu moins de 7 millions d’euros par an pour défendre les intérêts de ses clients auprès des décideurs européens.
Et puisqu’on parle de Bayer-Monsanto (et ses amis), voici une carte publiée par Libération, qui évoque différentes raisons de la dégradation des sols en Europe. Mais comme le souligne Hélène Grosbois ici, c’est une fake news.
Et pour cause ! Cette étude se base sur les données du « Joint Research Center European Soil Data Center », qui semble constitué très majoritairement des tauliers de l’agrochimie et même d’Exponent, le plus grand et le plus toxique cabinet de lobbying au monde. D’après Le Monde, Exponent produit des études menées par des scientifiques qui permettront d’entretenir le doute sur la dangerosité des produits face à des velléités réglementaires. Hélène nous a mâché le travail en cherchant ces lobbyistes :
Syngenta, BASF, Bayer, Exponent, etc. Les tout-puissants fournissent des données afin de noyer le poisson.
Selon cette étude, les diverses activités humaines dégradent les sols, c’est un fait. On peut citer les émissions de GES qui acidifient la pluie qui se déversent dans le sol, ou encore l’aridité due au manque de pluie. Mais nous ne pouvons pas mettre tous les pesticides au même niveau, quand on voit les impacts réels sur la biodiversité et sur la santé humaine, démontrés plus haut.
Précédemment, j’évoquais la FNSEA. Parlons-en un peu…
Récemment, la FNSEA a souhaité bloquer le « plan Ecophyto » français, faire pression pour enterrer le « Pacte vert » de la Commission Européenne (réduction des pesticides de 50% d’ici 2030) et démonter la règlementation européenne sur les OGM – sachant que plus de 90% des OGM actuels sont des plantes tolérantes à des herbicides – directive qui protège depuis 25 ans l’environnement et les citoyens.
Comme le rappel Les Amis de la Terre, en 2016, « Triskalia », la plus grande coopérative agricole de la région Bretagne et qui est gérée par la FNSEA (4800 salariés , 16 000 agriculteurs adhérents pour 280 sites, et 1,9 milliards d’euros de chiffre d’affaires), avait pour activité la plus rentable (je vous le donne en mille ?)… la vente de produits phytosanitaires, loin devant la vente de produits agricoles.
Les pesticides, un business lucratif ? Avec 110 000 tonnes de pesticides utilisés en France par an (100 000 par les professionnels, 10 000 par les particuliers), on ne peut en douter…
Le changement climatique a bon dos
Si on enlève nos œillères 5 minutes et qu’on sort de notre « tunnel carbone », on constate que même si le changement climatique est un réel problème, son impact est relativement négligeable par rapport à d’autres problématiques dramatiques, dont en tête, et c’est le sujet de cet article, la chute de la biodiversité qu’on appelle 6ème extinction de masse.
Une étude de 2019 co-écrite par l’Australie et la Chine estime que 40% des espèces d’insectes sont menacées d’extinction et que les deux principale causes sont l’agriculture intensive (transformation des espaces naturels pour la culture) et… les pesticides. Les espèces invasives arrivent ensuite et, enfin, le changement climatique. Bien sûr, ces deux derniers sont indéniablement responsables d’une part de cette chute de biodiversité, mais à une échelle moindre.
Pour en arriver à ces conclusions, les scientifiques ont analysé 40 années d’études sur le déclin des insectes, résultant à une liste de 653 analyses liées à ce déclin.
Ci-dessous, une illustration des causes de la perte de la biodiversité, issue de cette analyse d’une étude de 2021 du ChemGeneics Research Foundation, en Inde.
Alors on pourrait souligner qu’une étude ne vaut pas validation définitive d’un propos, et qu’en plus on ne parle que de certains insectes… Mais les études sur le sujet sont difficiles à trouver.
J’en ai trouvé deux autres, très intéressantes également :
Une étude de 2013 s’est penché sur la disparation des oiseaux dans les campagnes américaines et le verdict est sans appel : même si l’intensification de l’agriculture joue un rôle dans cette disparition, ce sont bien les pesticides qui en sont responsables en premier lieu.
L’étude stipule qu’en Europe et en Amérique du Nord, on constate un déclin des oiseaux agricoles (alouette des champs, bruant proyer, et d’autres). Elle se concentre sur le déclin outre-Atlantique mais évoque les raisons de cette baisse sur le vieux continent : intensification de l’agriculture et effets indirects des pesticides, auxquels on ajoute une perte de ressources alimentaires en insectes (ce qui nous permet de constater que tout est interconnecté). L’étude suggère que, du moins aux États-Unis, la toxicité des pesticides pour les oiseaux (directe ou indirecte via ingestion d’insectes par exemple) devrait être considérée comme LE facteur du déclin des oiseaux agricoles.
« En effet, ils offrent une explication plus plausible des déclins globaux que celle souvent citée de la « perte d’habitat due à l’intensification de l’agriculture ». Il est remarquable que la perte de pâturages permanents ne semble pas être un prédicteur important des déclins des oiseaux des prairies. Les fortes corrélations entre nos variables rendent impossible la séparation des effets directs des insecticides de ceux indirects, et il est probable que les deux soient en jeu. »
Pesticide acute toxicity is a better correlate of U.S. grassland bird declines than agricultural intensification
Une autre étude de 2013 s’est concentré sur les effets des pesticides sur les invertébrés des cours d’eau en Europe (Allemagne et France) et en Australie (sud de Victoria). Le résultat est, lui aussi, sans appel : les pesticides ont causé des effets statistiquement significatifs sur la richesse des espèces et des familles dans les deux régions, avec des pertes de population allant jusqu’à 42% pour les espèces enregistrés. De plus, les effets en Europe ont été détectés à des concentrations que la législation actuelle considère comme protectrices pour l’environnement.
« Pourtant, […] on ne sait pas encore dans quelle mesure et à quelles concentrations les pesticides agricoles modernes causent des pertes d’espèces à l’échelle régionale. »
Pesticides reduce regional biodiversity of stream invertebrates
11 ans plus tard, le constat reste le même. Alors, pourquoi personne n’en parle ?
Les pesticides sous les radars
Une brillante étude que vous trouverez ici sorti en mars 2023 dans la revue peer-reviewed (revu par ses pairs, donc sérieux) Global Change Biology estime que la pollution chimique d’origine humaine est un facteur significatif de la perte de biodiversité, agissant à travers une multitude d’effets directs et indirects sur les organismes et les écosystèmes, mais que ce facteur est passé sous les radars par le corps scientifique.
Le changement climatique, la perte de biodiversité et la pollution (chimique) sont des urgences à l’échelle planétaire nécessitant des actions urgentes. Comme ces « triples crises » sont profondément interconnectées, elles doivent être abordées de manière globale.
Cependant, alors que le changement climatique et la biodiversité sont souvent étudiés ensemble, la pollution chimique en tant que facteur de changement global contribuant à la perte de biodiversité mondiale a jusqu’à présent reçu beaucoup moins d’attention dans la recherche sur la biodiversité.
Pourtant, les effets néfastes des produits chimiques anthropiques dans l’environnement sont prouvés. Par conséquent, ne pas tenir compte des effets de la pollution pourrait compromettre considérablement le succès des efforts de protection de la biodiversité.
Que veut dire ce graphique ? Simplement que toute l’attention est portée – à juste titre ou non, c’est vous qui décidez – sur le changement climatique et la biodiversité, pour en oublier un problème tout aussi grave si ce n’est plus : les pesticides & produits chimiques. (tirets et pointillés roses/violets ci-dessus)
L’étude stipule que les effets de l’utilisation des terres et du changement climatique sur la biodiversité étaient les sujets les plus intensivement étudiés avec plus de 5 000 résultats au total. En revanche, la recherche sur la pollution chimique s’élevait à moins de 200 résultats au total pour les six combinaisons de recherche présentées.
Une des raisons pour lesquelles la pollution chimique reçoit une attention limitée dans le discours sur le changement global pourrait être que la pollution chimique englobe une grande variété de stress complexes qui peuvent difficilement être condensés en un seul paramètre ou point final universel, ce qui est le cas pour d’autres facteurs de changement global tels que la température moyenne globale ou le carbone atmosphérique. Cependant, l’étude de la perte de biodiversité repose sur un ensemble complexe de mesures et de métriques, ce qui suggère que la communauté de recherche sur la biodiversité est prête à relever le défi de cette complexité chimique.
Une autre raison (qui n’est pas évoqué dans l’étude) pourrait être le lobbyisme monumental mis en œuvre par les géants de l’agrochimie, comme évoqué plus haut. En minimisant les effets des pesticides sur l’environnement et la santé, on ne se fait pas remarquer, et puisque l’attention se porte ailleurs, le business peut continuer.
Conclusion
Cette article est déjà bien long et chargé d’informations, je pourrais encore évoquer les semences F1 ou l’unité de mesure de la toxicité des pesticides qui se compte en abeilles mortes (un autre article à venir, peut-être ?).
Mais concrètement, les écologistes et les scientifiques cherchant des solutions efficaces pour atténuer et inverser la crise actuelle doivent prendre correctement en compte les influences chimiques dans leur travail. De même, les écotoxicologues et les chimistes de l’environnement devraient s’efforcer d’intégrer une perspective holistique, à l’échelle de l’écosystème, dans leurs recherches. Les outils et méthodologies existent désormais, puisque la complexité des études sur les pesticides, nous la retrouvons dans l’étude de la biodiversité, comme l’explique très bien cette étude (citée plus haut).
« Étant donné les progrès méthodologiques récents, les développements conceptuels et les avancées informatiques, le moment est venu de saisir l’opportunité pour de telles collaborations interdisciplinaires. Comme la perte de biodiversité s’accélère à un rythme sans précédent, la communauté scientifique doit répondre à cette tendance préoccupante par des efforts conjoints visant à aborder les menaces pesant sur la biodiversité posées par la pollution chimique, ainsi que par d’autres facteurs de changement global. Nous encourageons les lecteurs à considérer ces besoins et à réfléchir à la manière dont leurs contributions individuelles pourraient soutenir de tels efforts collaboratifs. Nous espérons que les exemples discutés aideront à susciter davantage d’idées et d’approches créatives pour faire avancer cet objectif collectif. »
Conclusion de l’étude « Aborder la pollution chimique dans la recherche sur la biodiversité » de mars 2023
En outre, il est urgent de mettre en lumière le lobbyisme du secteur agrochimique, qui ralentit la recherche scientifique et qui, au passage, met en péril notre survie.
Crédits photo
Photo de couverture : © NataliAlba, Adobe Stock
Ce site est un média indépendant (ni pub, ni contenu sponsorisé) et ne peut fonctionner que grâce à votre soutien !
N’hésitez donc pas à aller faire un tour sur mon compte Tipeee pour me soutenir financièrement.
Un simple partage sur vos internets, un commentaire… C’est déjà un super coup de pouce !